Rédaction initiale: Gilbert Paquette, à partir de Forger notre avenir, pp. 77-78
Pourquoi le Québec doit être un pays.
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Plusieurs pages du Wiki-Québec font ressortir les blocages structurels à l’épanouissement du Québec, tributaires de son appartenance au régime canadien. Au-delà des exemples conjoncturels qui sont parfois présentés pour concrétiser le propos, il faut retenir la critique globale du régime canadien dans lequel le Québec est englué, bloqué, subordonné. Le Bilan des États généraux sur la souveraineté a fait ressortir ces blocages structurels à l’épanouissement du Québec. Il sont au nombre de six:
- La négation de la dualité canadienne. Longtemps présentée aux Québécois comme un « pacte entre deux peuples fondateurs », le Canada s’identifie aujourd’hui comme une société multiculturelle dans laquelle les Québécois n’apparaissent plus que comme une simple minorité parmi d’autres dont la langue n’est d’ailleurs plus la deuxième en importance à l’Ouest du Québec, là où le Canada se construit.
- La minorisation des francophones. L’ajout en 2014 de 27 circonscriptions au Canada anglais et de seulement 3 au Québec, ainsi que la révision en cours suite au dernier recensement canadien, ont souligné la marginalisation politique croissante du Québec et des francophones dans l’ensemble canadien, par suite de la chute de son poids démographique. Sauf dans certaines régions de l'Ontario ou du Nouveau-Brunswick, la très grande majorité des personnes de langue maternelle française ne parlent plus le français à la maison.
- La centralisation des pouvoirs à Ottawa. Grâce à différents dispositifs, le gouvernement canadien devient le gouvernement majeur qui gère de plus en plus les affaires québécoises. Le déséquilibre fiscal et le pouvoir de dépenser du gouvernement central du Canada subordonnent les choix du Québec, même dans ses champs de responsabilité exclusive reconnus par la constitution canadienne comme l'éducation et la santé.
- Le désaveu des lois du Québec. La Cour suprême du Canada a désormais le droit de désavouer les lois du Québec dans tous les domaines. Et elle le fait systématiquement en utilisant notamment la Charte canadienne des droits et libertés, intégrée à la Constitution imposée au Québec sans consultation en 1982. Actuellement, la Cour suprême aura à se pencher sur les lois 21 (Laïcité) et 96 (langue) votées par l'Assemblée nationale du Québec.
- L’effacement du Québec de la scène internationale. Pendant la Révolution tranquille, le Québec a maintenu une présence internationale dans le prolongement de ses compétences (doctrine Gérin-Lajoie). Maintenant, le gouvernement central du Canada s’y oppose systématiquement.
- Une évolution constitutionnelle bloquée à double tour. Parce qu’aucun politicien canadien n’ose défier l’opinion publique canadienne qui refuse à 70 % toute modification du régime politique qui favoriserait plus d'autonomie du Québec et parce que la formule d’amendement de la Constitution canadienne requiert l’accord de sept provinces représentant 50 % de la population canadienne, il est inimaginable que le Québec puisse renouveler la Constitution canadienne selon ses demandes traditionnelles
Que que soit le parti au gouvernement de l’État canadien, ces blocages fondamentaux permanents du régime demeureront et continueront leurs effets dévastateurs pour le Québec dans tous les domaines de notre vie collective.
Voilà pourquoi la seule voie d'avenir pour le peuple québécois est de devenir un pays membre du concert des nations.
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