Ouvrage:Un pays en tête/Préface
« Reprendre la parole »… Je vends un peu la mèche en disant que Gilbert Paquette termine cet ouvrage essentiel sur cet appel. Il a tellement raison ! Depuis trop longtemps, nous avons laissé les adversaires de l’indépendance du Québec nous définir, nous imposer un cadre, sans faire la démonstration de l'évidence du cul-de-sac canadien et de tous les avantages et les bénéfices de changer du statut de province à celui de pays. Il est plus que temps de se réapproprier l’espace.
Le défi que Gilbert Paquette lance aux Québécoises et aux Québécois consiste à « concrétiser et imaginer le pays du Québec dans une optique non partisane, sur la base d’objectifs et de mesures concrètes qui font un large consensus dans la population ». Avec son approche terre-à-terre et sa vision d’ensemble, il regroupe dans un même document des projets essentiels qui ne peuvent être réalisés qu'avec les moyens d'un pays. J’ai d’ailleurs été flattée qu’il choisisse d’illustrer le développement économique intelligent avec le plan Climat Québec 2030, que j’ai présenté en mai 2016.
Je suis convaincue que l’indépendance du Québec est plus que jamais nécessaire, urgente même, compte tenu de la mondialisation et du réchauffement climatique. Nous devons être en mesure de prendre nos décisions en matière environnementale, de signer les traités internationaux qui sont bons pour notre pays et nos travailleurs, d’avoir toutes nos ressources financières, incluant les 50 milliards de dollars que nous envoyons à Ottawa chaque année, pour les investir dans ce qui nous ressemble et nous rassemble. Les dix grands projets collectifs proposés par Gilbert Paquette sont la parfaite illustration de tout ce que nous pouvons accomplir en se disant oui.
En fait, la seule chose qui nous freine, c’est la peur. Pourtant, nous n’avons aucune raison d’avoir peur ! Le Québec a tout ce qu’il faut – richesses, savoir-faire, territoire, etc. – pour se classer avantageusement parmi les pays les plus avancés du monde. Nous pouvons faire aussi bien, sinon mieux, que des pays comme l'Italie, l'Espagne, et même la France, la Suède, et la Norvège. Mais, pour que le Québec soit à la hauteur de ce qu’il peut être, pour nous, pour la planète, il doit pouvoir décider de l’ensemble de ses lois, de ses budgets et de ses traités avec d’autres pays.
Merci, Gilbert, pour ta passion du Québec. Pour ton indéfectible foi en ce que nous pouvons accomplir. Élu lors du premier gouvernement du Parti Québécois, tu n’as jamais baissé les bras, peu importe les hauts et les bas qui sont le lot de tout grand projet. Je souhaite que cet ouvrage – fruit de ta longue expérience et d’un travail immense – inspire les Québécoises et les Québécois à oser, à se rassembler et à imaginer ce que nous pouvons être. Ce que nous devons être, ce que nous serons. Car, à partir du moment où le désir s’installera réellement, la volonté et l’action suivront et la réussite sera le fruit de notre action collective !
Martine Ouellet